Partir d’une photo (le dernier saut de Nijinsky, saisi par Jean Manzon, après vingt ans de prostration et avant que l’ex-danseur vedette ne s’y réfugie à nouveau dix ans durant) et imaginer les minutes, les heures qui précédèrent, tel est le projet d’Irène Jouannet. Partir d’un fait avéré et basculer tout à la fois dans la fiction et dans le film de danse, au fil d’un montage au cordeau et d’une mise en scène opposant immobilisme et mouvements, grâce et pesanteur. Épaulée dans cette tâche par le chef-opérateur historique d’Alain Resnais, Sacha Vierny, avec lequel elle retravaillera par la suite encore deux fois, la réalisatrice signait là un film magnifique, où le format court trouvait toute sa quintessence, toute son utilité, via sa capacité unique à saisir un moment aussi fugace que le temps d’un simple saut. De la fixité au mouvement, puis du mouvement à l’image figée, corps suspendu pour l’éternité, Final, pour l’écrire autrement, ne pouvait être qu’un court métrage.
The film"s page
Nijinsky, the God of Dance, has been insane for 20 years. His wife, Romola, with the help of Serge Lifar, tries to bring him back to life.