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Mères

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Mères courage ou absentes, mères biologiques ou de substitution, dévouées, coupables ou omniprésentes, les figures maternelles sont au cœur de cette sélection. Entre plongée dans l’intimité familiale et état des lieux des sociétés dont elles font partie, c’est une vaste cartographie des liens d’attachement qui se fait jour, d’une richesse et d’une complexité sans commune mesure avec les clichés qui entourent l’amour maternel. Ces films témoignent aussi de la force et de la détermination au féminin, incarnées par des actrices d’exception d’Ingrid Bergman à Gena Rowlands, de Björk à Anne Dorval.

Sonate d’automne (1978) scrute l’intimité d’une famille en proie aux non-dits quand une pianiste de renommée internationale, interprétée par Ingrid Bergman, vient rendre visite à sa fille (Liv Ullmann) après plusieurs années d’absence. La violence des affects entre mère et fille se cristallise lors d’une nuit d’affrontement, véritable traversée vers le cœur indicible du désamour filial. Alors qu’Ingmar Bergman renoue avec « le psychodrame de chambre », Sonate d’automne scelle l’unique rencontre entre le plus grand cinéaste suédois et la plus célèbre actrice du pays (sans aucun lien de parenté) pour un niveau d’intensité rarement atteint.

Si l’absence de la mère est aussi au centre de News From Home (1976), c'est ici parce que la fille est partie. Juste après Jeanne Dielman, Chantal Akerman renoue avec sa veine documentaire pour ce poème urbain comme un journal filmé de l’exil. En résidence à New York, elle reçoit des lettres de sa mère, qui disent la monotonie du quotidien à Bruxelles mais aussi l'urgence d'aimer. Alors que défilent à l'écran des images de Manhattan, Akerman lit chacun de ces mots d’un ton faussement détaché, comme une litanie chantée venant recréer un lien entre mère et fille, pour dire ici et ailleurs le cours de la vie qui passe.

Björk incarne une jeune mère courage célibataire dans Dancer in the Dark, luttant au quotidien pour économiser suffisamment et offrir à son fils une opération des yeux. Le film marque le détachement de Lars Von Trier aux principes du Dogme95, déplaçant le naturalisme vers une forme presque documentaire, ponctuée de parties musicales d’une grande ampleur, composées par Björk elle-même. Film très sombre, saturé de larmes et de drames, Dancer in the Dark obtiendra en 2000 une Palme d’or controversée, le film divisant tant la critique que le public dès sa sortie. 

Fileuse de soie dans un village de montagne, la mère et veuve du Fils unique (1936) est elle aussi prête à tous les sacrifices pour offrir le meilleur à son enfant. C’est pourtant un tout autre traitement que réserve Ozu à son récit, entre suggestion et pudeur des sentiments. En dressant le portrait d’un fils conscient des renoncements de sa mère et qui s’efforce de lui cacher la fragilité de sa situation, Ozu peint en creux les difficultés économiques du Japon des années 30, où les espoirs d’ascension sociale ne sont pas toujours au rendez-vous. 

C’est la glaciale Russie contemporaine que dépeint Andreï Zviaguintsev dans Elena (2012) où le personnage éponyme (merveilleusement interprété par Nadezhda Markina) subvient comme elle peut aux besoins de son fils et de son petit-fils, grâce à son récent mariage avec un homme beaucoup plus fortuné. Zviaguintsev radiographie ainsi deux milieux aux antipodes dans un thriller social au rythme souverain, porté par la musique répétitive de Philip Glass. 

Comme souvent chez Pedro Almodóvar, les liens affectifs et familiaux se diffractent en multiples figures dans Tout sur ma mère, Oscar 1999 du Meilleur film étranger. Manuela, mère endeuillée par la perte de son fils, se lance sur les traces du géniteur de celui-ci. Chemin faisant, de rencontres en rebondissements, le film tisse d’autres façons de faire famille. De nombreuses filiations traversent d’ailleurs Tout sur ma mère : celle des cinéastes Mankiewicz et Billy Wilder, mais aussi des plus grandes actrices adulées par Almodóvar, en premier lieu Gena Rowlands dans Opening Night.

C’est Gena Rowlands, justement, qui porte le rôle d’une mère de substitution dans Gloria, de John Cassavetes, Lion d’or à Venise en 1980. Se retrouvant avec un petit garçon sur les bras, alors que sa famille s’est faite assassiner par la mafia, Gloria le prend sous son aile et fait face aux gangsters acharnés. Sans cacher ses vulnérabilités, Gena Rowlands porte une fois encore un personnage féminin hors norme, armée d’une énergie à toutes épreuves et d’une résilience sans limite. 

Mommy, de Xavier Dolan, dédouble la figure maternelle autour d’un personnage d’adolescent en souffrance rendu à sa mère par les services sociaux : d’un côté Diane (Anne Dorval), mère biologique et veuve, et de l’autre Kyla (Suzanne Clément), venant en aide à ce duo mère-fils. Prix du Jury à Cannes en 2014, Mommy est une explosion brute, un emportement dans l’œil de la tornade de l’amour, où les sentiments sont d’une telle intensité qu’il n’est d’autres moyens pour les dire que de les hurler, par la voix comme à l’image.  

Avec Ladybird (1994), Ken Loach se livre à une critique virulente des services sociaux anglais, à travers le personnage d’une mère subissant les violences de ses partenaires et se voyant privée de ses enfants. Alors qu’elle vient de rencontrer un nouvel amour, le film suit pas à pas son combat pour en récupérer la garde.

Pour conclure ce voyage, retour au point de départ avec Marge, l’opiniâtre enquêtrice de Fargo (1996) qui, alors qu’elle est enceinte, se lance sur les traces de petits malfrats dans la neige du Minnesota. Frances McDormand engage tout son talent au service de ce film à l’irrésistible humour (très) noir, qui est la marque de fabrique de Joel et Ethan Coen.


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